Trouvé dans l'avant-propos à l'édition en page de Par delà nature et culture (Philippe Descola) :
"Il est désormais difficile de faire comme si les non-humains n'étaient pas partout dans la vie sociale, qu'ils prennent la forme d'un singe avec qui l'on communique dans un laboratoire, de l'âme d'une igname visitant en rêve celui qui la cultive, d'un adversaire électronique à battre aux échecs ou d'un bœuf traité comme substitut d'une personne dans une prestation cérémonielle."
Why blogging this ? La citation est intéressante en ce qu'elle ne néglige pas ces non-humains non-vivants que sont les objets techniques; et en particulier cet "adversaire électronique" que l'on pourrait étendre aux personnages non-joueurs des jeux vidéo, et autres entités numériques qui nous intéressent ici. Si ce principe de tenir compte de tels acteurs de la vie sociale me paraît on ne peut plus évident, ce ne semble pas toujours être le cas chez d'autres observateurs qui survalorisent le vivant (pour de bonnes raisons au vue de la crise environnementale) ou les entités géologiques (fleuves, glaciers, montagnes, etc.), en négligeant tout l'appareillage matériel qui nous entoure... appareillage en général produit à partir de matière géologique parfois inerte (des métaux comme le cobalt, le silicium) parfois organique (les coques en plastique de nos smartphones proviennent sans doute de dinosaures).