Ciao,
1. Expressions idiomatiques
1. Expressions idiomatiques
- Zykluserkennungssoftware, die: logiciel de "drive cycle recognition", terme utilisé par un commentateur d’un article du Spiegel pour faire référence au logiciel de passation des tests antipollution automobile (🚗💨)… et qui seraient modifiés chez VW pour que les dispositifs anti-pollution ne s’activent que pour des phases de tests (en commentaires de cet article).
- Entraineurs d'IA ("AI trainer") : nouveau profile de poste de travail qui consiste à superviser/entrainer un programme informatique: "A team of 'AI trainers' works with the program, and if there’s a request that M doesn’t understand the trainers take over. M then learns from what the human trainer does, and can use that technique with later requests." (vu ici, merci Fabien Girardin)
- Plogging: transposition de la logique du (web)logging vers les plateformes de réseaux sociaux type Facebook, Twitter, etc. (vu dans cet article, merci Virginie Bejot)
- 开挂 (abréviation de 开外挂) "kai1 gua4": terme chinois utilisé pour dire qu'un contenu est faux ou a été modifié (par exemple une image modifiée sous Photoshop), et qui correspond à la base à l'utilisation d'un plug-in illégal dans un jeu vidéo, par exemple un programme de traduction automatique (Vu ici).
2. Under the API
Invité cette semaine dans un séminaire d'une organisation internationale pour parler de "disruption" (un terme que je n'emploie pas tellement, mais sur lequel j'ai des cartouches...) et de modèles d'innovation, j'ai ressorti des extraits de textes épars collectés dans les six derniers mois. Je suis en particulier retombé sur cet article, qui utilise le terme intriguant de "below the API" pour faire référence aux boulots qui pourront être automatisés à l'avenir. L'API (Application Programming Interface), c'est comme le précise la Wikipedia "une bibliothèque logicielle ou un service web, le plus souvent accompagnée d'une description qui spécifie comment des programmes consommateurs peuvent se servir des fonctionnalités du programme fournisseur"). Etre sous l'API, c'est donc voir ses tâches pouvoir être déléguées/automatisées. Mais est-ce qu'il s'agit toujours de délégation à la technique ? Pas forcément, les entrepôts d'Amazon sont remplis d'humains à mouvoir des paquets, les livres sont numérisés à la main sur Google Books (menant à des erreurs quasi-artistiques), et des bataillons de travailleurs philippins trient le contenu généré par les utilisateurs sur les réseaux sociaux.
En lisant cela, j'ai repensé à ce projet Kickstarter au nom ("Zabosu") aussi étrange que le principe... puisqu'il ne proposait rien moins que prendre le contrôle d’humains à distance (“remote-controlled humans”) pour faire des choses globalement très diverses: "sightseeing [!!], running errands, shopping, virtual assistants, gaming [!], buying a home [!!], remote tradeshow attendance, and technical assistance." Si ces scénarios semblent proches d'un Task Rabbit, le principe de Zabosu était un poil différent :
"The person being controlled, who we call an “Actor,” starts our app and sticks their phone in a pocket (or on a lanyard) with the camera facing out to stream live audio and video of their surroundings. The person controlling them, who we call a “Director,” connects to the stream with a web browser to see and hear everything going on around the Actor, from the Actor’s point of view. The Director also speaks to the Actor using the computer’s microphone and the Actor’s earpiece. Because the Director is paying the Actor, the Actor does what the Director tells them to do. The intention, in most applications, is to make the Actor a human extension, or projection, of the Director into whatever environment the Actor happens to be in."
Non-financé, Zabosu a été interrompu, mais il a directement rappelé à votre correspondant ce projet de design spéculatif de James Auger et Jimmy Loizeau nommé "Rent-a-body service" qui utilise la télé-présence (🎮🏃) d'une façon similaire :
"Tele-presence can be defined as having the visual and auditory senses operating at a live (non-virtual) location remote from one's own physical location. Effectively removing the eyes and ears from the body’s location and having them operate in real time from somewhere else. Tele-presence is currently being used for military and exploratory purposes allowing the body to exist in dangerous or inhospitable physical environments. This project uses similar technology but explores its use in a social context. The remote hardware consists of a small camera and a binaural microphone. The user views the camera’s image through a set of TV glasses. The head movements are monitored and translated directly to the remote camera in real time. The link between user and camera is wireless. The remote camera can be attached to any moving object, in military use this is usually a robot. This project replaces the robot with a trained Labrador, enhancing maneuverability, access and intelligence and substantially decreasing costs."
Les usages proposés étaient eux-mêmes aussi ironiques que savoureux ("real-time tourism", "blind dating"). encore un bon exemple – parmi d'autres – de projet de design/artistique anticipant des enjeux actuels.
3. Fragments
📚"A quoi rêvent les algorithmes" de Dominique Cardon, et le dernier numéro du fanzine anglais Hack-Circus sur le thème de la prédiction sont arrivés simultanément vendredi dans la boite à lait de la boite à lettres. Je n'ai lu que le premier, un formidable ouvrage pédagogique pour comprendre la trame logicielle de nos existences (classement d'informations, recommandations de produits ou de parcours web, personnalisation publicitaire, etc.); le tout replacé dans une histoire des statistiques, avec une analyse des différents enjeux et d'une critique de la notion de "prédiction". Comme j'ai pris des notes à toutes les pages, il est difficile de trier, mais je retiens cette citation, conclusion encourageante à garder en tête :
"Plutôt que de dramatiser le conflit entre les humains et les machines, il est plus judicieux de les considérer comme un couple qui ne cesse de rétroagir et d'influencer mutuellement. La société des calculs réalise un couplage nouveau entre une puissance d'agir de plus en plus forte des individus et des systèmes sociotechniques imposant, eux aussi, des architectures de plus en plus fortes. Il est encore temps de dire aux algorithmes que nous ne sommes pas la somme imprécise et incomplète de nos comportements."
🐉Rencontre rapide ce samedi matin avec l’ami Noah R., avec notamment une discussion sur le transhumanisme... qui s’est conclue sur le fait que les gens intéressés par le sujet seraient davantage inspirés de ne pas aller à la Singularity University pour regarder des fichiers powerpoint... et plutôt se pencher sur des expositions du genre "PROSTHESES. Transhuman Life Forms Susanna Hertrich" ou de trainer chez des salons de body implants.
👀Onglets ouverts dans le navigateur : la page de garde de la newsletter sur l'ethnographie des infrastructures technologiques de Ingrid Burrington, une critique de la comparaison entre les algorithmes et les recettes de cuisine, des tentatives de traduction d'emoticons dans différentes langues ("the translation of the Japanese character ノ as "Bruno"), une série de photos de hot-dogs basées sur les princesses des films Disney, et un site web consacré exclusivement aux adaptateurs (sujet que je ne vois aucun musée d'ethnographie actuel aborder dans une exposition malheureusement...).
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nicolas
((licence CC BY-SA 3.0 FR))