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le quotidien venu d'ailleurs
le quotidien venu d'ailleurs
Tombé nez à nez avec ce menu au détour d'une rue ce matin à Genève, c'est quasi automatiquement que ma main a cherché le mobile au fond de ma poche pour prendre une photo de cet assemblage aussi laconique que fascinant.
Celui-ci ne me proposait qu'un QR code, qui malgré sa taille relativement lisible par un smartphone et son aspect centré, m'a semblé plutôt minimaliste. En effet, rares sont les documents ou affiches ne proposant que ce marqueur visuel comme moyen d'appâter le chalan. En général, ce type de technologie n'est utilisée que dans une logique d'option. "Pour aller plus loin", "pour en savoir plus" pourrait-on dire; puisqu'en scannant le code, on se retrouve sur une page web apportant des informations complémentaires. Or ici, il n'en est rien. Le QR code fait office de menu, laissant de côté les passants non-munis de smartphone et tout ceux qui ne connaissent pas cette fonctionnalité.
Est-ce que les tenanciers ont souhaité être aux avant-postes de la modernité ? Qui les a dirigé vers ce choix ? Un coup d'oeil rapide à l'intérieur montre pourtant un restaurant plus ancré dans les années 1970 que dans l'exubérance transhumaniste. S'agirait-il d'un appât à hipster (répéter ces trois mots le plus vite possible cinq fois) ? D'une expérimentation le temps des vacances ? D'un test A/B grandeur nature, un jour A, un jour B ?
Vu à l'aéroport de Genève, parking souterrain P1. Un petit système pratique et analogique pour vous aider à retrouver votre véhicule dans l'immense parking souterrain de l'aéroport. Qu'est-ce que cet objet-mémoire nous raconte ? Premièrement, c'est une délicate attention de la part de la société de gestion du parking/de l'aéroport. Quand, à plusieurs mètres sous terre, tous les smartphones et leurs applications "Find my car" sont incapables de vous géolocaliser pour marquer l'emplacement de votre véhicule, cet astucieux système prends le relais haut la main. A mon sens cet objet s'inscrit parfaitement dans un écosystème de services offerts dans un aéroport. Il vous suffit de détacher un ticket, d'y inscrire/cocher/poinçonner le secteur où vous êtes stationné et "voilà", un peu de votre véhicule est resté avec vous grâce au petit ticket bleu que vous avez pris soin de détacher. Dans un aéroport, et plus spécialement dans ce parking P1, la durée de stationnement est illimitée. Cet objet est donc d'autant plus utile dans le cas d'un voyageur revenant plusieurs semaines plus tard, et qui n'a alors plus aucune idée d'où est stationné son véhicule... Comme la photo ne le montre pas, les risques d'erreur sont limités car les différents étages ont leurs code couleur propre (ici, le -2 est bleu), ce qui est reflété sur les tickets. En outre, tous les secteurs d'un étage ne sont pas représentés sur le ticket (ici, seules les secteurs 21 à 28 sont visibles) : cela permet ainsi de limiter la zone de recherche si vous n'aviez pas noté dans quel secteur vous étiez stationné. De mémoire, il doit y avoir environ 10 places par secteur, soit 80 places potentielles. Ce sont les points d'accès aux ascenseurs (là où sont offert ces tickets détachables) qui définissent les épicentres de chaque secteur d'un étage. Là encore, la logique est excellente : vous passerez forcément par un de ces lieux pour quitter le parking, même si vous prenez les escaliers (car disposés à côté des ascenseurs). Les inconvénients de ce système :
Vu à Lausanne (CH), Flon Un panneau d'apparence anodin, qui éclaire votre trajet dans l'univers urbain... Mais pourquoi donc ? Comme diraient certains confrères...décryptage ! 1/ Le Marketing Digital Eh oui, afin de mieux analyser cette scène du quotidien, j'ai besoin de faire appel au Marketing Digital. Un site web de e-commerce a besoin, comme tout espace marchand, d'assurer un certain chiffre d'affaire. Pour ce faire, il dispose de plusieurs outils dont voici quelques-uns :
Dispositif d'indication de satisfaction concernant la propreté des toilettes[/caption] Cette photo, prise dans les toilettes de l'aéroport de Genève, cumule les mentions d'intérêt : Tout d'abord, elle est un très bon reflet de l'air du temps : donnez-nous votre avis / opinion, etc. Il serait intéressant de voir l'historique des avis (anonymisés) précédemment envoyés et des informations de contexte liés. Ainsi un commentaire posté à 9h du matin durant les flux domicile-travail n'aura peut-être pas les mêmes biais qu'un autre posté dans la nuit d'un week-end de célébration étudiante... Le premier point majeur d'intérêt est le positionnement du dispositif de feedback : sur le sèche-mains électrique. Cela traduit plusieurs choses :
(Paris, janvier 2014) Les machines, et les objets connectés au réseau en particulier, ont la désagréable habitude d'avoir des noms impossibles à employer dans une conversation. Et ne parlons même pas de la difficulté à les mémoriser. Certes les adresses IP procèdent toutes du même regroupement de chiffres (128.62.188.203). Certes les administrateurs-réseaux configurent ces appareils avec minuties ("Imprimante-3ème-bureau3256"). Il n'en reste pas moins qu'avec l'accumulation d'objets connectés et la colonisation du numérique dans toutes sortes de machines de notre quotidien, il devient compliqué de gérer tout cela. D'où la mise en place d'astuces et de petits bricolages pour se faciliter la vie. Nommer les machines semble être un premier pas pour s'y retrouver, comme dans le cas de cette école d'art parisienne dans laquelle chaque imprimante a reçu le nom d'un artiste (Louis Ferdinand Auguste Destouches, dit "Céline" dans le cas présent). L'utilisation du nom d'une personnalité permet l'identification et l'on imagine aisément la discussion qui s'en suit: "J'ai changé la cartouche de Céline", ou "Je crois que Céline a un bourrage papier". N'ayant pas visité les autres bureaux, je ne sais comment la nomenclature se décline précisément; s'il règne une alternance des sexes suivant les étages ou les départements; s'il y a eu un consensus sur les propositions ou si certains s'amusent à renommer les dits appareils. Pour autant, cette tactique semble courante, en témoigne l'attribution de noms aux aspirateurs-robots Roomba.