24 août 2014, Megève (Haute-Savoie, France). Deux exemples attestant de la présence relativement courante dans Alpes françaises (rencontrés en Suisse également) de la baignoire-abreuvoir. Un cas parmi d'autres de détournement tel que formulée par Madeleine Akrich :

"un dispositif est détourné lorsqu'un utilisateur s'en sert pour un propos qui n'a rien à voir avec le scénario prévu au départ par le concepteur et même annihile du coup toute possibilité de retour à l'usage précédent."

Madeleine AKRICH, Les utilisateurs, acteurs de l’innovation, Education permanente, Paris : Documentation française, 1998, pp.79-90.

Lors de la conférence Lift 2014, l'entrepreneur zurichois Hannes Gassert a organisé un atelier concernant le futur des Alpes. Avant de laisser les participants élaborer leurs scénarios pour demain, Gassert a commencé par dresser un ensemble de constats. Comme ceux-ci sont proches des intérêts évoqués ici, passons-les en revue. Le point de départ de Gassert est simple : c'est l'idée que "authentic Alps are a product of technology and culture". Un propos illustré par tout un instrumentarium local : échelles pour franchir ravins et crevasses, trains, remontées mécaniques, équipement d'alpinisme, canons à neige, dameuse (ratrac), hélicoptères, trayeuse à vaches, panneaux solaires, etc. Une autre manière d'interroger le futur alpin, selon lui, consiste à prendre en compte différents changements à l'oeuvre aujourd'hui. Avec en premier lieu, le changement climatique comme facteur fondamental, qui se traduit par une diminution de la quantité de neige, des catastrophes naturelles (glissements de terrain, inondations), fonte des glaciers, etc. Un autre paramètre à prendre en compte provient de l'exode des populations, qui quittent progressivement les régions d'altitude pour rejoindre les villes des vallées et des plaines. Avec pour conséquence, l'abandon de certains hameaux, d'infrastructures (transports notamment), ou la réutilisation de ces lieux pour placer des populations moins bienvenues ailleurs (comme dans le cas des migrants). En tenant compte de ces deux changements, et comme il s'agit d'une conférence au sujet des technologies, l'atelier a consisté un interroger les futurs possibles de l'espace alpin en abordant les types d'objets techniques qui pourraient y jouer un rôle croissant : drones, robots, objets connectés employés dans l'agriculture, data centres placés dans des bunkers, etc.

26 mars 2013, Les marches (France).

26 janvier 2013, Champery (Suisse). La caméra GoPro accrochée au casque comme assemblage d'objets symptomatique de la pratique de la glisse dans les montagnes.

27 décembre 2009, Praz sur Arly (Savoie, France). Plat traditionnel de la Vallée d'Arve et du val d'Arly, à base de pommes de terre râpées, de lard, de pruneaux et de raisins secs, le tout cuit longuement dans un moule spécial, métallique à cheminée.

13 avril 2008, Apremont (Savoie, France). La Maison Barreau, en forme de demi-sphère inclinée organisée avec trois terrasses en cascade, construite par l'architecte Suisse Pascal Häusermann. L'un des tenants de l'architecture "bulle" et ovoïde, décédé en 2011, on retrouve plusieurs de ses constructions toujours aussi intriguantes dans la région alpine, entre l'Isère, les deux Savoies et le Canton de Genève.

29 février 2009, Rotterdam (Pays Bas). Une borne d'accès aux transports en commun de la société Skidata. Nous ne sommes pas dans les Alpes mais il s'agit ici d'un exemple d'une "technologie alpine" – c'est à dire un objet technique né dans le contexte des Alpes pour un besoin spécifique concernant l'accès au domaine skiable –  qui a circulé sur d'autres territoires.

22 septembre 2007, Zermatt (Suisse). L'accueil des visiteurs japonais est manifestement important près du Cervin, comme le montre les multiples inscriptions à leur intention.

3 août 2007, Saint Véran (Queyras, France). Un Saint bien protégé rencontré lors d'une randonnée proche du Mont Viso.

7 juillet 2007, Zermatt (Suisse). L'accès au glacier dans un environnement lunaire.